V.velutina chassant à Noel !.. inquiétant non ?

Salut tout le monde,
Effectivement ce sont d’excellentes questions
Comme le dit très justement Francis, plus la colonie est grosse plus elle pourra « durer dans le temps » en fin d’année ; plus il y a d’individus et de larves plus il y aura de chaleur dans le nid avec l’activité métabolique et plus il y aura de nourriture car les larves continuent jusqu’au bout d’assurer leur rôle de garde-manger en cas de disette (régurgitation d’une substance riche au contact des ouvrières) et les imagos eux-mêmes servent de garde-manger en stockant des glucides dans leur jabot social qu’ils peuvent régurgiter. Tout cela retarde la mort de la colonie. Ensuite un équilibre très fragile s’installe : quand il fait un froid modéré, les individus entrent en « léthargie » et consomment moins d’énergie, ils peuvent tenir de courtes périodes de froid jusqu’à un redoux où les ouvrières sortiront à nouveau pour collecter de la nourriture. Tant qu’il n’y a pas de période de froid important et prolongée, cet équilibre peut tenir… (surtout s’il y a des ruches à proximité qui deviennent l’une des uniques sources de nourriture disponibles en toute fin d’année). Ça n’est donc pas surprenant de les voir actifs très tard en particulier dans le Sud et s’ils chassent c’est bien pour nourrir leurs larves survivantes comme tu l’as deviné ! Certains nids ont été trouvés fin décembre avec des centaines de larves mais pour la plupart d’entre eux il n’en reste que quelques unes que les ouvrières s’acharneront à nourrir jusqu’à la fin.

De plus, [comme l’année dernière] nous n’avons pas eut de réelle vague de froid jusqu’à maintenant (sauf un petit épisode en novembre). Il faut reconnaitre que toutes ces raisons font certainement du frelon asiatique la guêpe sociale la plus résistante au froid en France.

Mais le repos hivernal est nécessaire au cycle biologique des fondatrices de guêpes sociales des pays tempérés (quelques publications à ce sujet). Quelques fondatrices peuvent diapauser dans le nid, nous le savons maintenant même si cela semble rester exceptionnel (dépendant apparemment de la taille du nid et de la protection du site de nidification). Mais si les frelons devaient évoluer vers des colonies pérennes sous nos latitudes ils l’auraient probablement déjà fait ! A moins que le réchauffement climatique ne change vraiment dans la prochaine décennie, nous sommes tranquilles pendant quelques centaines d’années