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Publication INRA Novembre 2012 : Le piégeage des fondatrices

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Publication INRA Novembre 2012 : Le piégeage des fondatrices Empty Publication INRA Novembre 2012 : Le piégeage des fondatrices

Message  Antoine Jeu 29 Nov 2012 - 10:55

Chasing the queens of the alien predator of honeybees: A water drop in the invasiveness ocean, Karine Monceau, Olivier Bonnard, Denis Thiéry, Open Journal of Ecology, Vol.2, No.4, 183-191 (2012)
Lien vers la publication originale

Avant tout je salue le travail des scientifiques de l’INRA-Bordeaux car de mon point de vue personnel, cette publication est excellente et d’une grande sincérité. Suite à toute l’encre qui a coulé sur les dires des scientifiques vis-à-vis du frelon asiatique jusqu’à présent, ce papier présente un bilan mitigé et rationnel de la situation actuelle sans prendre partie. Il respecte les avis de chacun et expose des résultats avec un regard prudent tant sur les préoccupations actuelles de la profession apicole que sur les expériences scientifiques antérieures et leur véracité. Difficile de faire un résumé concis tant chaque détail est important, la question du piégeage est abordée mais de nombreuses informations annexes sont également mentionnées. Voici donc un résumé le plus exhaustif possible :

« ABSTRACT : Dans les régions colonisées, le piégeage printanier des fondatrices à base d’appâts a été promu par les groupes apicoles afin de limiter l’expansion des population de V. velutina. Les objectifs de ce travail sont les suivants : 1) évaluer le rendement de cette méthode, 2) d’identifier les sites appropriés pour le piégeage, 3) d’identifier une fenêtre climatique optimale pour la capture, 4) de quantifier l’impact sur l’entomofaune locale. Les résultats montrent que la proximité d’une source d’eau améliore le piégeage mais pas la proximité de ruches. Le piégeage est inefficace pour des températures hebdomadaires moyennes inférieures à 10°C. D’autre part l’effet du piégeage sur la biodiversité doit être étudié plus attentivement, le piégeage printanier des fondatrices est hautement questionnable tant que des attractifs spécifiques ne sont pas proposés. »

« INTRODUCTION : Cette invasion est la première invasion biologique par des vespidés à laquelle l’Europe est confrontée. Jusqu’à aujourd’hui, près de la moitié des régions françaises sont colonisées et V. velutina s’étend actuellement aux pays voisins : Espagne, Portugal et Belgique. L’Italie pourra probablement être colonisée dans un futur proche car de nombreux nids ont été détectés en 2011 dans la région de Nice près de la frontière italienne. De plus, une simulation prédit une expansion géographique le long de la côte méditerranéenne. Les conséquences de l’invasion par V. velutina sont au minimum sur 3 axes. Le premier est bien sur écologique car le frelon à pattes jaunes attaque de nombreuses abeilles mellifères mais aussi des polinisateurs pouvant potentiellement affecter les plantes dépendantes de la pollinisation par les insectes. Le second effet est économique via les activités apicoles. Le troisième impact concerne la population humaine. Seulement 2 cas de décès liés à V. velutina ont été confirmés à ce jour. L’éradication totale est certainement impossible et l’expansion géographique s’étendant, de nombreuses méthodes ont été proposées pour limiter l’impact de V. velutina comme les pièges dans les ruchers ou vis-à-vis des fondatrices printanières. Les collectifs apicoles privilégient actuellement l’utilisation de piège à appât contre les fondatrices V. velutina lors de la phase de fondation au début du printemps. Cependant, cette méthode est sujette à controverse. Jusqu’à aujourd’hui, seulement une étude sur le piégeage printannier des fondatrices a été publiée. Les écologistes recommendent de réaliser des « métaréplications » (réplication d’une étude entière mais avec méthodologie différente, expérimentateurs, lieux, années différents) particulièrement dans la recherche sur la faune sauvage. Cette méthodologie est particulièrement importante pour éviter de mauvaises conclusions liées à des situations spécifiques, les métaréplications apportent également de la consistance aux résultats et des interprétations alternatives. »

« MATERIEL ET METHODES : Piégeage dans 2 zones distantes de 10km : Mérignac (centre-ville + parc public + propriété privée) et Villenave d’Ornon (rucher de l’INRA + parc public adjacent). Certains pièges ont été placés à moins de 20m de sources d’eau/de ruches (1-20m) alors que d’autres
Ont été disposés à 100-600m. 2 types de pièges ont été utilisés : piège-bouteille traditionnel à noyade, piège-bouteille « amélioré » avec des encoches permettant aux petits insectes de sortir et éponge au fond pour réduire la mortalité des insectes liée aux noyades (piège sec). Appâts : miel-bière ou sirop de cassis-bière. Les pièges sont relevés hebdomadairement entre le 21 Février 2011 et le 9 Mai lorsque les premières ouvrières sont capturées. »

« RESULTATS : Les captures de fondatrices V. velutina dans les 2 villes entre le 21 Mars et le 9 May regroupe 80 individus sur 16 pièges (soit 0,71 femelle par piège par semaine).

Attractivité et sélectivité des pièges : pas de différence d’attractivité entre bière-miel et cassis-miel pour V. velutina. Considérant l’échantillon total, V. velutina ne représente que 1,70% des captures (tous pièges confondus.

TABLEAU : la colonne intéressante est la colonne « Ncb/Nhb » pour « nombre de captures en bière cassis/nombre de captures en miel/bière »

Publication INRA Novembre 2012 : Le piégeage des fondatrices A10

Dynamisme du piégeage : Tous sites confondus, la plupart des fondatrices ont été capturées entre le 22 Mars et le 27 Avril avec un pic la première semaine d’Avril.

Proximité de l’eau et des ruches : Un faible effet de la proximité de l’eau apparait : plus de fondatrices ont été capturées dans les pièges près des sources d’eau (41/80 captures). A l’inverse, la proximité de ruches ne favorise pas la capture (17/80).

Effet de la température : Aucune capture n’a été observée en-dessous d’une température de 10°C et les meilleurs scores ont été réalisés à 15°C. »

« DISCUSSION : Dans cette étude, 80 fondatrices ont été piégées. Début 2011, au moins 10 nids (colonies fondées en 2010) ont été détectés à proximité du site INRA de Villenave d’Ornon. En accord avec le taux de survie basé sur le nombre de nids détectés depuis 2004, ces 10 nids ont du produire plus de 100 fondatrices. Donc les 26 fondatrices capturées sur ce site sont peu en comparaison des 100 reines espérées. Par conséquent, nous considérons que ce piégeage est loin d’être efficace. Cependant, notre estimation ne tient pas compte la dispersion à longue-portée car nous ne savons pas comment les jeunes fondatrices V. velutina se dispersent. Le rendement moyen de notre expérience de piégeage est de 0,71 femelle par piège par semaine. La période de piégeage peut avoir une forte influence sur les rendements. Ici, nous avons montré que le piégeage commence au-dessus d’une température moyenne de 10°C et atteint un optimum à 15°C. Par conséquent, le piégeage de fondatrice n’est pas nécessaire lorsque la température se trouve sous cette limite et enlever ou fermer les pièges sous cette température pourrait être un pas pour contrer leur effet sur la biodiversité. Nos résultats montrent également l’importance de l’emplacement des pièges. La proximité d’une source d’eau et de diverses sources de fibres de bois pour la fondation sont essentielles. Par conséquent, utiliser cette technique de piégeage à proximité de sources d’eau importantes devrait être privilégié dans une future étude. A l’inverse, la proximité des ruches fournie de faible taux de capture ce qui suggère que le besoin en protéines pour l’élevage des larves intervient plus tard ou que les reines chassent d’autres insectes. Par conséquent nous déconseillons de placer les pièges à proximité des ruches (au printemps).

Masse corporelle (pesée des captures) : L’initiation du nid chez les vespidés ne commence pas directement après l’émergence des reines mais cela prend un délai de quelques jours à 2 semaines. Le piégeage printanier des fondatrices est basé sur le fait que lors de cette période de pré-nidification, les fondatrices recherchent des sources de glucides comme le nectar des fleurs ou la sève des arbres. Le gros des réserves graisseuses des reines est utilisé durant la diapause. Cependant, cette lourde perte n’est pas compensée après le réveil par les apports de glucides car ces derniers sont uniquement collectés pour fournir l’énergie nécessaire aux activités de pré-nidification. Par conséquence, la masse corporelle n’augmente pas au printemps. Nos données de piégeage montrent que les fondatrices de V. velutina commencent à se nourrir sur glucides à la fin Mars jusqu’au début Mai avec un pic début Avril. La variabilité de la durée de diapause a été décrite chez les insectes comme une protection pour d’adapter à de nouveaux environnements. Cet élément pourrait apporter une aptitude bénéfique à V. velutina en favorisant le succès de fondation. Il pourrait aussi représenter une stratégie valable pour augmenter les performances de l’invasion.

Impact sur l’entomofaune locale : Les autres espèces d’insectes sont particulièrement attirées par le cassis. Les diptères paient toujours un lourd tribu dans ces campagnes de piégeage printanier. Nous confirmons les conclusions faites sur le piégeage estival ou printanier de l’étude précédente. Quoi qu’il en soit l’utilisation de pièges avec « trappes latérales de sorties « et éponge (piège à sec) doivent être préférés à la version classique car ils limitent l’impact sur les espèces non ciblées.

Nous sommes en position critique entre les effets délétères sur l’entomofaune qui n’est pas clairement évalué et l’utilisation d’un outil pour contrôler un prédateur de polinisateurs. Clairement, trouver des attractifs spécifiques comme des phéromones pour le futur serait la meilleure solution. Par conséquent, la meilleure solution actuelle est de trouver un compromis réaliste entre efficacité et effets délétères, comme pour toutes stratégies de piégeage dans l’agriculture. »

« REMARQUES DE CONCLUSION : 4 leçons peuvent être dessinées à partir de cette expérience : 1) Pièges posés près des sources d’eau sont légèrement plus efficaces 2) La protection printanière des ruchers n’est pas nécessaire 3) Pas de captures quand les températures journalières sont inférieures à 10°C, l’installation des pièges doit être adaptée aux températures moyennes locales 4) le piégeage de fondatrice ne peut pas être considéré comme utile car il ne semble pas réduire de manière significative les populations.
De plus, nous rejoignons les conclusions de la première étude sur l’impact potentiel sur l’entomofaune locale. Nous encourageons des expériences mieux « pensées » intégrant la fonctionnalité écologique pour chaque espèce-ciblée pour quantifier l’exact effet délétère du piégeage printanier. Il est possible de conclure de la présente étude que le piégeage de reine de V. velutina est une goutte dans l’océan de l’invasion et que cette méthode apparait comme un « pansement sur une jambe de bois » pour la protection des abeilles. L’avocat du diable dira que si ces reines n’étaient pas piégées, l’entomofaune souffrira quand même plus tard de la prédation de V. velutina. Par conséquent, au lieu d’interdire le piégeage printanier des fondatrices, cette méthode doit être améliorée, en utilisant des attractifs plus sélectifs, phéromones par exemple. En l’absence de tels produits, l’utilisation de pièges traditionnels à sec avec trous de sortie (pour permettre aux espèces non ciblées de s’échapper) doit être considérée. Evidemment, ces pratiques doivent aussi être régulièrement contrôlées pour limiter les dommages collatéraux sur l’entomofaune et soulignent la nécessité de mettre en place un réseau de travail.
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