expérimentation dans les ruchers

bonjour à tous

Dans le cadre de mon stage, je vais passer beaucoup de temps dans des ruchers à observer la présence et la prédation exercée par le frelon asiatique. J'ai déjà entamé ma grille de relevés pour le comptage et noter différentes observations, mais comme je sais qu'il traîne sur ce forum de véritables experts des Vespidés, je souhaite avoir votre avis pour perfectionner mes observations et éventuellement contribuer à répondre à certaines questions que l'on se pose, ou des observations à confirmer, sur la biologie et le comportement du frelon asiatique Vespa velutina nigrithorax.
Avis aux experts, j'attends vos critiques et idées, toute idée est bonne à prendre, du moment que ça reste dans le domaine du réalisable. Les observateurs ont une expérience beaucoup plus riche, d'après moi, que les scientifiques qui travaillent en labo et dictent les conduites à appliquer d'après des résultats d'ordinateurs... Exprimez-vous et j'intégrerai ce qui sera à ma portée.

données:
je vais m'installer sur 3 sites différents pendant deux périodes de 6-8 semaines, à raison de 7h/jour d'observation. La première série aura lieu en Loire Atlantique entre Avril et Juin, la seconde dans le Sud-ouest des Landes pendant Juillet-Août.

je vais relever:
- les tentatives de prédation
- les réussites et échecs
- le temps, la température, l'humidité
- les horaires des relevés selon certaines tranches précises
- les comportements particuliers possibles
- les différentes espèces présentes autres que celles attendues (prédatrices)
- 2 facteurs liés à mon travail et que je ne peux pas révéler actuellement.
- ?

les expérimentations actuelles sur le frelon semblent démontrer que l'insecte résiste à des chocs électriques inférieurs à 1800V
si quelqu'un peut me confirmer ce fait, ça serait gentil car je suis un peu tombé des nues... sachant qu'il faut 400V pour cramer un moustique ou un guêpe, je ne pensais pas cet insecte aussi résistant.
Est-ce aussi le cas de Vespa crabro?

ergo a écrit:Les observateurs ont une expérience beaucoup plus riche, d'après moi, que les scientifiques qui travaillent en labo et dictent les conduites à appliquer d'après des résultats d'ordinateurs...

Il est clair que le système scientifique actuel est extrêmement pyramidale et que les "non officiels" ne sont pas assez souvent pris en compte, la science avancerait tellement plus vite et plus "humainement" si le système était une arborescence multiple...

Bref, revenons à nos frelons (tu fais un stage dans quel cadre ?) Je ne peux pas vraiment t'aider, mais tu pourrais peut être tester toi même la résistance du frelon au courant ? (en restant prudent !)

Nous voici arrivés au 16 Juillet 2013, il est temps de vous faire un petit topo sur la situation exceptionnelle de cette année. Je vous annonce d’ors et déjà qu'elle sera catastrophique pour 80% des apiculteurs du territoire et pas à cause des frelons. Ces derniers ne seront qu'un fléau de plus.

Je suis établi depuis mi-Mai dans les Landes à surveiller plusieurs ruches dans un champ. Jusqu'à ce jour, je n'ai pas aperçu une seule prédation d'abeilles au niveau des ruches. C'est visiblement une première car le frelon arrive début Juin dans les exploitations chaque année "normale". On pourrait croire que c'est une bonne nouvelle mais ça n'annonce rien de bon car les abeilles sont très faibles actuellement alors que toutes les ruches devraient disposer de hausses et être gorgées de miel. Mon apiculteur a perdu la moitié de sa production et pense faire 25% de son miel annuel s'il a de la chance.

Qu'est ce que j'ai pu observer? =>
- couvain maigre et peu développé dans les ruches
- 1 abeille sur 20 rentre dans son nid avec du pollen
- les apiculteurs ont raté la pollinisation des acacias, des châtaigniers, des baccharis. (reste la bruyère pour le mien et le tournesol qui est en retard)
- conséquence: pas de réserve de miel pour l'instant, mon apiculteur en est toujours à nourrir ses abeilles... en été...
- faiblesse des abeilles qui ont du mal à sortir de leur ruche, elles sont léthargiques une bonne partie de la journée.

au niveau du frelon =>
...RIEN... et c'est très mauvais signe car il est en retard lui aussi
Dans une année normale, mon apiculteur est appelé vers fin Mai pour déloger des nids de la taille d'un ballon de basket.
Cette année, on l'appelle en Juillet pour détruire des nids de la taille de petits pamplemousses (ou paume de votre main si vous préférez).
Bref, il a deux mois de retard sur son développement constaté les années précédentes et comme l'arrière saison est annoncée ensoleillée, il prendra certainement sa revanche sur le temps qui lui a manqué. Les apiculteurs estiment son arrivée vers mi-Août 2013 et si l'arrière saison est chaude, nous le verront jusqu'en décembre dans les ruchers.

Je vous laisse imaginer le cumul de ces facteurs:
=> pas de miel
=> peu de couvain
=> abeilles peu nombreuses et peu combatives
=> un prédateur d'arrière saison pressé par le temps (car il cherchera à rattraper le temps perdu pour libérer ses fondatrices à la bonne époque ou presque)

Tous mes collègues apiculteurs semblent hélas être d'accord pour dire que c'est très mauvaise année (mais qui fait une sacrée paire avec 2012!!), et tout cas pour l'instant.

ergo a écrit:
=> abeilles peu nombreuses et peu combatives
=> un prédateur d'arrière saison pressé par le temps (car il cherchera à rattraper le temps perdu pour libérer ses fondatrices à la bonne époque ou presque)

Je me demande si les frelons ont des notions "d'urgence" ou de "temps à rattraper".  évitons de faire trop de prévisions, les insectes ne suivent pas toujours une logique bien claire à nos yeux.
Quant aux abeilles, ce sont parfois les colonies qui "ont faim" qui sont les plus réactive aux agressions.

pas de fausses annonces car les frelons sont bien là. Présents devant les planches d'envol de nos ruches depuis une semaine en Béarn.
J'ai été appelé par un ami qui avait un nid déjà mature plus de 40 cm recouvert de frelons.
Le désinsectiseur a dit que c'était le plus gros du début de l'année.
Concernant les abeilles je rejoins l'observation et le constat calamiteux de mon collègue Landais, mais les ruches qui n'étaient pas bourdonneuses ont cependant profité de la miellée du châtaignier.
Jamais année n'a montré autant d'essaimage et bien sur de remérages ratés.
En montagne cela ira peut être mieux affaire à suivre.