Construction : nichoirs à frelons européens

Bonsoir à tous,
Il est temps d’aborder le sujet tant attendu en ce début de mois de novembre : les nichoirs à frelons. Comme vous le savez le classement du frelon asiatique très prochainement sur la liste des espèces nuisibles va entrainer un retour en force des mesures d’éradication encore assez floues pour le moment. Cependant, il est évident que ceci représente « une épée de Damoclès » au dessus la pauvre tête de notre frelon européen Vespa crabro. Quand allons nous décider d’adopter des mesures de protection comme nos voisins allemands l’ont déjà compris depuis 30 ans ? Actuellement notre pauvre amis est très certainement en mauvaise posture (impossible de savoir réellement dans quelles proportions car il n’existe pas de recensement des guêpes sociales en France… mais ça, c’est un autre projet   !) Ceci dit, il est certain que cette espèce est en raréfaction dans certaines zones  

Que pouvons nous faire à notre petite échelle ? Un coup d’œil rapide sur ce qui se passe chez le premier de la classe nous donne de bonnes pistes pour commencer ! Contrairement au frelon asiatique, les sites de nidification du frelon européen (majoritairement des arbres creux en zone rurale) se raréfie avec l’urbanisation intensive. Comme si cela ne suffisait pas, le frelon asiatique s’invite et occupe les territoires de notre Vespa crabro qui tente tant bien que mal de lui résister comme nous l’avons déjà vu cette année. Comble de l’ironie, les particuliers (à grands renforts de médias) ne sachant pas dissocier les 2 espèces demande la destruction systématique des nids, impactant significativement les populations du frelon européen (et de certaines autres guêpes sociales au passage notamment la trop rare Dolichovespula media).

Une solution simple pour commencer à familiariser Monsieur ToutLeMonde avec cette grosse bébète consiste à construire des nichoirs pour pallier à la disparition des sites de nidification naturels, les mettre en place et laisser faire la nature (en l’aidant un peu tout de même). Plus Monsieur ToutLeMonde verra ces nichoirs verra que la cohabitation est pacifique, plus l’idée d’héberger le frelon européen s’installera dans les esprits. Il faut donc être nombreux ! Dans un premier temps, c’est à nous les « connaisseurs » de mettre au point, expérimenter et démontrer la viabilité du projet. L’idée n’est pas d’installer un nid de frelon dans sa salle de bain (clin d’œil au courageux Arnaud Saudax   ) mais d’installer ces nichoirs dans des zones tranquilles et hors d’atteinte.



Pour commencer, se documenter sur la réalisation des nichoirs, puis profiter de l’hiver pour sortir ses petits outils et se mettre au boulot, 1 chacun c’est déjà bien ! Ensuite potasser sur la période de pose et l’exposition voire la formule de l’appat pour attirer les fondatrices dans la zone à occuper. Si le nichoir est occupé, il ne restera plus qu’à observer et éventuellement nourrir (pour les plus courageux) nos protégés.

Les retombées de cette expérience sont multiples : amorcer un changement des mentalités, avoir une meilleure idée des régions occupées par Vespa crabro, mieux connaître son comportement, évaluer l’impact de la concurrence sur le frelon asiatique (ce qu’a déjà commencé HornetDann !)

Bref, du boulot en perspective ! Soyons précurseurs    

Un peu de documentation :
La hulotte : Notice nichoir frelon
La boite de Mr ToutLeMonde : Plan 1 ; Plan 2 (possibilité de traduction sous google)
Pour les pros (déplacement de colonies) : Nichoir

C'est parti : bon je vais vous montrer l'évolution pas à pas (j'invite ceux qui vont se lancer dans l'aventure à faire de même, chacun avec ses astuces). Pour commencer, j'ai choisi de suivre les recommandations de nos amis allemands : planche en pin de 18mm d'épaisseur [200*50cm à 11euros chez Bricoman]. Je l'ai séparée en 2 parties pour plus de commodité, [80*50 et 120*50]. En optimisant l'espace je fais passer presque toutes les pièces du nichoir sur le morceau 120*50. Seule une sera faite dans le 80*50. J'utilise le modèle du plan n°1 ci-dessus et j'y ajouterai quelques adaptations. Nous avons jusqu'à avril pour terminer les nichoirs...



Au passage je me demandais pourquoi toutes les entrées sur les photos des nichoirs allemands étaient renforcées avec de l'alu ou du zinc. La traduction d'une page par un ami m'a apporté la réponse, le but est d'éviter que les pics (oiseaux) agrandissent le trou d'entrée pour faire leur propre nid...

Salut Daniel,
C'est justement la question que je me pose en ce moment ! Sur les sites allemands ils préconisent des lasures bio sans insecticide ni fongicide (marque LIVOS) ou juste des couches d'huile de lin avec pigments... J'ai regardé un peu du coté de ce qui se fait en apiculture et là c'est la folie, chacun à sa méthode personnelle donc pour le moment je ne sais pas trop. Je vais tenter de voir ce qui se fait du coté des lasures bio dans les magasins de bricolage ! Si quelqu'un à des idées, n'hésitez pas...
Amicalement

Ton idée semble bien mais je préfère éviter l'acétone par précaution (même si comme tu le dis c'est très volatile et que ça devrait s'évaporer). Pourquoi ne pas utiliser l'huile de lin seule ? Quoi qu'il arrive je laisserai "prendre l'air" pendant 3 à 4 mois après protection et surtout ne peindre que l'extérieur. Le bois utilisé est du pin brut de 18mm d'épaisseur, un seul bloc, c'est imperméable et c'est ce qui est utilisé pour construire les abris de jardin (du coup c'est aussi ce qui est préconisé par les associations de protection allemandes) donc pas de soucis
Dans tes expériences pour attirer le frelon européen tu n'as pas utilisé de tels nichoirs ?

Rien n'empêche d'en disposer plusieurs assez éloignés (mieux vaut tabler sur 100m), ils ne seront pas tous occupés ! Mais il est vrai que si 2 nids sont installés trop près, l'un devrait prendre le dessus sur l'autre. C'est très bien si nous sommes plusieurs à nous lancer (je compte également en construire 3 pour 2013), ça va permettre de comparer les observations, exposition/disposition... J'attends une perceuse pour continuer le nichoir en cours mais j'essaie de mettre des photos de l'avancée pour fin de semaine. D'autres volontaires ?

Sans parler de "3 étoiles" : une planche en pin de 18mm d'épaisseur 200*50 = 11euros, 2 charnières = 1,4euros, quelques clous et le tour est joué pour moins de 15 euros. Mais la récup ça marche aussi, attention de faire quelque chose de solide, ce sont quand même des frelons ! Cette semaine, je n'ai pas eu autant de temps qu'espéré, voici néanmoins le bas du nichoir après montage :

C'est pour ça que ça n'est pas fini Non, en fait les allemands préconisent de boucher les "latrines" (chiffon, polystyrène par exemple) durant les premiers mois de fondation pour éviter les courants d'air et limiter l'impact des gelées tardives (que les frelons détestent...) pour ne les "ouvrir au grand air" qu'à partir de fin juin avec l'apparition du second jeu d'ouvrières et d'une meilleure défense Ceci permet aussi d'éviter des intrusions de prédateurs et notamment des autres fondatrices mais aussi les oiseaux... (au passage juste par curiosité, elles sont venues alors que les latrines étaient accolées au tronc de l'arbre support ?) Nous reparlerons de toutes ces astuces lors de l'installation
Pour la pente, je peux augmenter le dénivelé c'est vrai, le but étant surtout d'aider les ouvrières à pousser les déchets dehors ! Pour ceux qui doute de l'utilité des latrines, un gros nid, ça fait de gros déchets... (voir lien sujet Arnaud). Arnaud, un petit nichoir ? Si tu as une photo de la pente que tu as utilisé Myriam, n’hésite pas, je suis preneur !

Pour la planche "pin usage extérieur", elle est faite "d'un bloc", il n'y a aucun collage apparent et je peux scier sans voir les jonctions des tronçons, il n'y a pas de "raboutage apparent". Je ne sais pas si je suis clair mais c'est comme sur un meuble quoi, je ne sais pas comment ils appellent cet assemblage industriel (ni comment ils font) en menuiserie ? Il n'y a aucune fissure entre les tronçons même si l'on voit que les veines du bois ne sont pas dans le même sens. Du coup pas de fragilité à la coupe, ni dans le temps ! Mais je pense comme vous qu'en cas de récup., la solidité et l'inconnue d'un traitement quelconque peuvent poser problème... Par contre la lasure me préoccupe plus, j'ai trouvé la marque "bioréthane" qui semble pas mal n'utilisant que des ingrédients naturels...

Une petite amélioration au modèle de base, j'ai percé une "trappe de visite" dans l'une des façades latérales. En cas d’installation d'une colonie ceci devrait pouvoir permettre un suivi jusqu'à un bon stade de développement sans trop stresser la population. La "fenêtre" est percée sur presque toute la hauteur. A l'intérieur, une façade en verre synthétique (équivalent plexiglas 2.5mm d'épaisseur) est assemblée et fait jonction parfaite avec la façade, pas de courant d'air...

Bon, continuons dans nos bonnes résolutions 2013... Voici le premier des abri terminé, un second est déjà en route ! Comme quoi même avec très peu de matériel c'est faisable. Ici c'est une version améliorée mais ces améliorations n'ont rien de "nécessaires". Je n'ai rien inventé mais juste rassemblé différentes astuces données par des sites allemands que j'ai combinées sur un seul modèle :

Vue de face, j'ai choisi une entrée simple de 100*15mm plutôt que 2 entrées de 60*15mm. A l'entrée, une plateforme de nourrissage pour aider la colonie à ses débuts (et même par la suite d'ailleurs) avec apports de glucides. ça peut éventuellement permettre d'attirer les fondatrice au printemps, à voir !



Vu latérale gauche, la fameuse "trappe de visite" et la fermeture de la façade avant qui peut être ouverte pour retirer le vieux nid. J'ai choisi ici un fermoir simple, peu couteux mais solide.



La trappe de visite ouverte, vue sur la façade de verre synthétique :



Enfin vue de la façade avant ouverte. Ici j'ai ajouté au modèle de base un tasseau sur lequel donne l'entrée. Ce tasseau continu sur le haut du nichoir et au plafond (la barre du plafond est sur le modèle de base, nécessaire pour ancrer la fondation). Pourquoi les autres ? Certains disent que ceci permettrait de conduire la fondatrice en visite directement vers le haut du nichoir, vers "la barre de fondation".



Les tasseaux latéraux sont également sur le modèle de base, importants, ils viennent s'intégrer dans la structure du nid mature et l’arriment solidement aux nichoir empêchant tout décrochage lié au poids du nid. Les coupes ne sont pas toutes droites mais l'avantage d'une épaisseur de 16-20mm est que ceci permet de compenser les erreurs de coupe... Reste plus qu'à trouver la lasure adaptée pour celui-ci.

Au fait, voici ce qu'il reste des "latrines", une mésange peut encore passer mais contre un arbre ça devient plus difficile ! Il faudra quand même boucher ce trou pour le début d'année comme décrit précédemment :